«L’épigénétique est venue combler les insuffisances de la génétique ».
Le concept de fatalité génétique est aujourd’hui démodé et pourtant il est toujours transmis, dans toutes les couches sociales de nos sociétés.
L’épigénétique passe par-dessus la génétique. Nous pouvons par nos comportements, influer sur notre génétique :la nutrition, les exercices physiques modérés, l’interaction avec un réseau social, familial et professionnel, la gestion du stress. . Il faut entreprendre de se libérer car nous sommes sous contrainte héréditaire épigénétique.
Les déterminants scientifiques sous entendant l’influence de l’environnement sur nos gènes, étant mobiles et dépendants de facteurs « intra » et « extra », sont dans un avenir proche impossible à identifier dans leur intégralité. Car il y a trop d’interdépendances entre l’acquis et l’inné.
L’épigénétique c’est la modulation de l’expression des gènes par l’environnement au sens large (contexte émotionnel, état hormonal, état nutritionnel, infections bactériennes, virales, etc.) qui peut influer sur toutes nos potentialités affectives, cognitives, motivationnelles. Selon les circonstances à des étapes clés de la construction de la personnalité tel gêne va être plus exprimé et tel autre plus inhibé, tel autre ralenti.
Dans cette approche environnementale, le micro et la macro, les sciences sociales et humaines et la biologie, sont interdépendants par de multiples interférences.
Joel de Rosnay :
“La grande Révolution des 5 dernières années est l’épigénétique.
La génétique, c’est le programme du vivant. L’épigénétique régule en permanence le fonctionnement des gènes.
L’épigénétique c’est une révolution scientifique. Jusqu’à ces dernières années la science expliquait que nous étions programmés par notre patrimoine génétique. Or à la lumière de recherches récentes les scientifiques revoient leurs théories. La nouvelle révolution en biologie, appelée épigénétique, montre que notre comportement quotidien inhibe ou active certains de nos gênes. Cette notion est fondée sur l’interdépendance entre individu et environnement. Prendre soin de son environnement personnel et ainsi rester en bonne santé. Joël de Rosnay : La symphonie du vivant.
Notre programme de vie est organisé avec 2% d’ADN codant (la synthèse des protéines) et 98% d’ADN non codant dont on disait il n’y a pas si longtemps qu’il s’agissait d’ADN « poubelle ».
Maintenant on connaît de quoi sont faits ces 98%. Ils sont transcrits en de très nombreux types d’ARN qui circulent et régulent en permanence le fonctionnement des gènes.
Ces ARN issus des 98% de l’ADN des chromosomes qui n’aboutissent pas à la synthèse de protéines sont des acteurs clés du contrôle épigénétique. La transition dans laquelle nous sommes engagés c’est un bouleversement et on n’a encore rien vu de ce qui va se passer dans les dix prochaines années. Un bouleversement sur trois plans : scientifique, technique et humain, qui mène à une médecine personnalisée, préventive, une médecine participative et une médecine prédictive.
Notre comportement peut agir sur le fait que tel gêne va être plus exprimé et tel autre plus inhibé, tel autre ralenti. Ces nouvelles connaissances en génétique, épigénétique et neurosciences contribuent à une avancée interdisciplinaire qui bouleverse ce secteur.
Ainsi, chacun porte une empreinte épigénétique selon son histoire. « La génétique c’est le hardware, l’épigénétique c’est le software » explique Claudine Junien*. Cette empreinte est transmissible (peut être transmise lors de la fécondation) et réversible selon l’environnement et l’histoire de l’individu. Les modifications induites par l’environnement peuvent intervenir tout au long de la vie – dès la gestation, pendant la petite enfance et l’adolescence, en particulier.
Le rôle de l’épigénétique fait l’objet de recherches dans l’apparition des maladies comme les cancers, les maladies métaboliques ou neuro-dégénératives. De même, tous les facteurs environnementaux susceptibles d’induire des modifications épigénétiques transitoires ou pérennes et particulièrement lorsque ces modifications ont une répercussion sur le cerveau (alimentation,stress,tabac,etc…) suscitent de nombreuses études.
Les nouvelles données de l’épigénétique, qui passionnent dans le monde tous les grands biologistes et généticiens, obligent les professionnels, et nous tous,à penser autrement l’importance du périnatal et des premières années de la vie pour le développement du cerveau.
Les interactions bébé environnement jouent un rôle déterminant pour le développement du bébé sécure.